mercredi 20 mars 2013

Poésies en boîte & surfaces de réparation 
2013




Poésies en boîtes consiste en 3 montages encadrés et sous verre ( dimensions extérieures des cadres : 22,4 x 22,4 x 3 cm ) ; les éléments découpés sont à l'origine des collages d'emballage de produits alimentaires, mais ils ont été scannés et retravaillés dans Photoshop ( échelle et couleurs réduites ) et sortis sur imprimante.




Puis les ciseaux ont morcelé la surface du papier.
Enfin, quelques éléments épars de dorure obtenus par un système de transfert à la colle amorcent un cadre dans le cadre. Tout cela joue avec, au graphite, titre, date et signature.





C'est très aéré, j'ai souhaité que ça respire, que ça se dilate.
Je suis particulièrement sensible au rapport du blanc pur et du blanc cassé : une sensation indéfinissable.
Une qualité de silence bavard. Entendez ce qui est écrit, et qui danse sur la croupe hardie des allitérations.




&



Surfaces de réparation se présente de la même façon.
Le nombre est identique.
Les lettres ont été décalquées sur des collages de lettres d'emballage, comme déjà vu.
Ce support brillant est un papier barrage conçu au départ pour stopper la montée des acides.



Après découpe ou déchirure, un travail de couture sommaire ( comme Bobby Lapointe parlerait de guitare sommaire ) vient réarticuler ce qui fut disjoint.
L'impression ici est plus douloureuse,



presque chirurgicale, non ? Une suture est à l'oeuvre.
Particulièrement visible dans le bleu. En théorie du cinéma, Jean-Pierre Oudart la définit par la façon qu'ont 2 plans successifs de se relier, en particulier dans le rapport de ce que l'on voit ( le champ ) et de ce que l'on ne voit pas ( le hors-champ ), ce qui manque, et la suture permet de combler le manque, chez le spectateur, par une chose qui se produit dans le deuxième plan, comme un regard raccorde avec un autre, par exemple *.

Ainsi, tentons de voir ce que ça donne avec le n° 3 :




Dans le premier plan à gauche, une partie du N est hors-champ ; dans le plan à droite, la partie qui était hors-champ est révélée.
Ici on est dans la succession ( grâce à la suture ), mais aussi dans la simultanéité ( je vois les deux plans en même temps ). Le N est reconstitué.

Qu'est-ce qui pourrait bien faire regard, me regarder parmi tous ces fragments de mots ?
Est-ce que le " OU " regarde le " fon " d'en face comme en un champ-contrechamp ?
Le " IN " central aurait-il le regard caméra ?


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*  Voir Jacques Aumont et Michel Marie / Dictionnaire théorique et critique du cinéma, Nathan 2001, article SUTURE, page 199, théorie de Jean-Pierre Oudart, 1969.

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Les deux séries se présentent de la même manière :











lundi 18 mars 2013

Babel aux Terreaux , 2010











Babel aux Terreaux est une série composée de 6 éléments - photographie, texte et fragments de mots découpés dans des emballages de produits alimentaires, le tout dans des boîtiers de bois clair vernis façon céruse ( cadre 22,8 x 54 x 5,2 cm ) -.

La photographie montre un aspect de la Place des Terreaux à Lyon, ou encore non loin de celle-ci ; le texte présente AB graissé dans le corps de la police American typewriter 40 italique ; dans ce court écrit se joue un fragment de fiction espiègle qui se moque gentiment des aînés ( Buren, Ben ) , autre façon d'hommage !




Et détourne ce que l'image offre d'une histoire : si l'on accepte que le bloc Buren, par exemple, ait pu être déplacé par la chute d'un abribus - inexistant à cet endroit -, alors cette adhésion à la fiction remodèle les lieux, vers une topographie imaginaire.


Le regardeur, comme toujours, et souvent à son insu, participe de cette construction. Par ce regard qu'il porte, cette trame d'expériences dont il est fait et que souvent il hésite à mettre en avant, de peur de se tromper.






C'est pourquoi aucun texte d'artiste ni critique, jamais, ne pourra prétendre faire le tour du propriétaire ... Là où tant de regards sont à l'oeuvre... Comme autant de langues différentes.
Une oeuvre, c'est quelque chose de muet, et les mots en sont la traduction inépuisable.
Traîtrise, mue nécessaire.







J'ai pris soin de choisir des boîtes, c'est à dire un contenant assez profond : là, au sol, circule un troisième élément, le seul qui ne soit pas fixé : il s'agit en fait d'une sorte de remake, car ce sont les lettres du texte au-dessus, devenu morcelé, illisible, chaotique...
Bien sûr, voilà une première lecture.
Mais c'est aussi la genèse du texte triomphant,celui que l'on connaît, et d'autres encore. Tous.
Sont donc ici présentes deux idées : la chute, et l'ascension : d'où le titre, qui renvoie à l' épisode biblique de Babel. Au pays de Shinar, nos lointains ancêtres élevant une tour d'une seule et même voix pour conquérir le ciel, Dieu punissant les impertinents par la dispersion des langues et des corps sur toute la face de la terre.

Juste après le déluge.






Alors, qui sait ? la fontaine Bartholdi, furieuse d'avoir été déplacée, va peut-être bientôt inonder les Terreaux...







      

lundi 4 mars 2013

Projet en cours : têtes couronnées de Snowland

Au pays des hommes bleus

( work in progress )


Pour d'autres travaux centrés sur la neige, voir à mai 2012, Installations neigeuses ( la disparition et 4+3+2+1 )



Dans la perspective ( encore un peu lointaine ) d'une expo collective à l' Antichambre - un deuxième volet sur la neige -
perspective stimulante,
j'ai imaginé une série de quatre personnages, dont la tête
sera surmontée d'une couronne fondée
sur une relation numérique aux cristaux de neige :


6




les couronnes auront donc 6 branches principales.J'imagine le dispositif suivant : à chaque tête son socle, menuisé dans le bois, peut-être à des hauteurs variables.Les couronnes, réalisées sur une armature
de ficelle de papier armée et recouvertes d'adhésif aluminium, 
restent flexibles.De la sorte, elles évoquent la ductilité
initiale du matériau argile.
L'aspect des couronnes peut aussi suggérer des animaux marins microscopiques.Ou tout autre produit de votre imagination.

la taille des couronnes est disproportionnée quant à celle des figurines : quel sens mettriez-vous là-dessus ?
Allez, celui qui donne un commentaire pertinent verra son texte inclus ci-dessous...Soyez bref ! Envoyez votre commentaire
à mariefrancearlaud@gmail.com et je l'intégrerai ci-dessous.





( ici, prochainement : vous )





les têtes sont faites d'un mélange d'argile et de fibres de lin,
durci à l'air et enduites de peinture émail.

les socles seront contigus et les couronnes
s'entremêleront plus ou moins : 
en effet, le pouvoir se partage et c'est ainsi qu'il devient puissance...


ci-dessous : la Reine





dimanche 13 janvier 2013

vidéo : Lucien de l à N, janvier 2013

Merci d'aller voir sur Vimeo :




Traduction du poème du film du français à l'anglais :

Lucien so astonished
Chilly in his deep woods
Reads Le Chasseur français *
And bells in a loudhailer
Its most noble extracts

-This is so beautiful
That I cannot answer
All this amount of mail in the shadow
Of my trendy lounge

Giving up the quill
Just reading printed forms
I'm afraid might get a cold
Hapless dandy

Coming through the deep woods
Where so many eyes watch him
Now hope is melting
To escape on the spree

From barkers and gossips
Hunting at random

Farewell Lucien you die
Between two lines of barkers
The delighted Master of the Royal Hounds
Is ringing for hallali **


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          * Le Chasseur français : The french hunter ( magazine )
         ** hallali : death

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photogramme du film, pressenti pour l'édition d'une carte postale 
à l'occasion de l'exposition à la Maison des tresses et lacets, vernissage le 6 juillet 2013,
Commissaire d' exposition Yves Sabourin,
Inspecteur de la création au Ministère de la culture,
Actuellement en charge de la région Auvergne.


lundi 31 décembre 2012

vidéo : le dompteur de neige, 2012



Le dompteur de neige, 8 mn 8 , 2012


 A short story about snow. All is suggested, nothing really said,
and we see a man at the end that magically is taming a sort of snow.

Courte histoire à propos de neige. Tout est suggéré, rien
n'est vraiment dit et nous voyons un homme à la fin
qui dompte magiquement une sorte de neige.

Jean-Richy Maury is the tamer

Jean Richy Maury est le dompteur

Everything can happen in the High Mountain

Tout peut arriver dans la Montagne Haute



dimanche 16 décembre 2012



Projet " Lucien de Santahead ( trophée dandy )",

pour

une exposition collective à la maison des tresses et lacets 

dans le Pilat,

sur l 'été 2013



Premier aspect : c'est un peu trop sobre, austère,
et les étiquettes comportant des mots de vénerie, trop larges et lourds.
la tête est bizarde ( terme de vènerie ), les bois se prolongent de
plateaux qui supportent des fauteuils.
Ainsi Lucien pourra-t-il lire Le chasseur français 
confortablement.




Deuxième aspect : déjà mieux, on se rapproche.
Il faut aller doucement pour ne pas effrayer l'animal.
Dimensions ? environ 30 cm de haut,
30 cm de large et 21 de profondeur.
Les étiquettes se sont allégées ; l' écusson-larme  comporte une série d'yeux
de peluche en plastique.





 Ce qui semble  des tuiles apéritives et qui pendent,
comporte un texte que je me propose de performer le jour du vernissage,
avec un serre-tête de renne rouge et vert
(accessoire de Noël ) lorsque parle Lucien.

Allons,

 un peu de patience, ce texte est plus bas dans la page.


" Votre pièce scintille comme un hommage
à la brillance des glaces et frimas de l'hiver ".
( message de Corinne Lempen-Bret )


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Poème dont le début figure sur les tuiles


                         Lucien que tout étonne
                         Frileux en ses grands bois
                         Lit le Chasseur français
                         En brame au porte-voix
                         Les plus nobles extraits

( imitation du brame, Lucien en scène avec un serre-tête de cerf de Noël rouge et vert )

                        - Comme cela est beau
                        Aussi ne puis répondre
                        À ce tas de tos vos
                        Courriers laissés dans l'ombre
                        De mon salon branché

                        Renoncer à la plume
                        Ne lire que l'imprimé
                        J'ai peur qu'il ne s'enrhume
                        Dandy infortuné

                        Perçant vers les bas-fonds
                        Où tant d'yeux le guettent
                        Voici que l'espoir fond
                        D'échapper en goguette

                        Aux clabauds, aux bavards
                        Qui chassent au hasard

                        Adieu Lucien, péris
                        Entre deux lignes d'aboyeurs
                        Le Grand Veneur ravi
                        Sonne le hallali
                        

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" Lucien de Santahead " est l'anagramme
du nom d'un conservateur
de Musée de la chasse
qui ne répond pas aux courriers ; ayant fait à cet homme --------------------------------------------------------------------------------------------------
un dossier conséquent, 
et devant l'absence de réponse, 
l'idée m'est venue d'inventer
une métamorphose de l' expérience ; mais Lucien,
 en tant que personnage, dépasse la réalité initiale
et lui fait un pied de nez.

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Grelottons, grelottons !





 D'abord il y avait ce gros grelot à bruit de casserole,

( confit de cerf sauce grand veneur )





Puis enfin ces six-ci qui proviennent d'une suspension de Noël,
plus délicats, introvertis, sons charmants s' accordant  avec
Lucien de L à N
( Lune Nouvelle ).

À tout cela il faudra rajouter
une tresse, un lacet, un croquet, l'un ou l'autre, deux ou trois,
ainsi que le préconise Yves Sabourin,
Commissaire de l'exposition.
Le lieu en question est un Musée-atelier, à Moulin Pinte,
La Terrasse sur Dorlay, dans le Pilat non loin de Pélussin.

Quand la liste des artistes sera définitive, je la 
communiquerai sur ce blog ; quarante cinq ont été sollicités,
et le chiffre continue de grandir...


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le projet





Voici le scanner du projet, tel qu'il fut envoyé à Yves Sabourin (format A4 ). La réalisation du projet a nécessité environ 35 heures de travail.


Légende exhaustive

hauteur totale 47cm, largeur 41cm, profondeur 23cm.

 Support " écusson-larme" de H = 22 cm en carton-plume recouvert
d'adhésif aluminium. Tête de cervidé, adhésif aluminium armé, L = 20 cm.

Plume roide au sommet du support, peinte en noire et argent, puis striée de vert pomme acrylique.

Yeux de peluche bleu-vert clair  en plastique, dont 10 sur le support.
Dix fiches noires ( x 2 ) plantées dans le support, prolongées de câbles fins rouge vermillon et blanc et de capteurs de cuivre ronds.

Vingt et un duvets blancs fichés dans le support.
Chaise Ouest avec duvet à longue tige, chaise Est avec trois autres.

Croquet vert pomme sur le pourtour de la table du " salon Est ",
Lacet rose pâle sur la chaise du " salon Ouest ",
Tresse grise en noeud sous la tête de Lucien.

Suspension de cinq tuiles avec début du texte poétique en repoussé ( aluminium et papier ) et cinq grelots métal patinés et leurs chaînes provenant d'une décoration de Noël.

Treize étiquettes ( aluminium et papier ) avec les termes de vénerie suivants , de gauche à droite par rapport au regardeur : 

Tête bizarde
Bréhaigne
Bramer
Rut
Là-bas
Bousards
Fumées de cerf
Bonnet carré
Là-bas
Abois
Abattures
Clabauds
Brocards

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C'est là qu'un lexique s'impose !

Tête bizarde : Quand les bois présentent des déformations anormales ( accidents, blessures de croissance ou malformations congénitales ).
Bréhaigne : Biche qui ne reproduit pas, et mène le devant de la harde.
Bramer : Le cerf en rut brame.
Là-bas : Quand l' animal perce vers les bas-fonds, on doit appuyer les chiens comme suit : "Y va là-bas ! mes beaux ! au conte ! "
Bousards : Fumées de cerf molles en forme de bouse de vache.

D'après le lexique de www.ma-chasse.com

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Aspect définitif du trophée dandy





samedi 4 août 2012

CV mis à jour, Août 2012

Marie-france arlaud


Photographie, vidéo, installations.
Née en 1954, représentée par L' Antichambre, Chambéry.
Etudes d'Arts plastiques à Paris 8 et Paris 1, licence de cinéma à Lyon 2 ( 2002 ). Agrégée d' arts plastiques.

Vit et travaille en Rhône-Alpes, en pleine nature, et possède de nombreux chats et une chienne.


Expositions récentes


1997 / collection de l'Artothèque Chambéry
1998 / les gaufrettes amusantes, Strasbourg, Mulhouse, Karlsruhe
1999 / Champs limitrophes, Centre de la photographie, Genève
2001 /  villes et valises, arriver, Université Marc Bloch, Strasbourg
2001 / Microévènements ( indiv. ), La Conciergerie, La Motte-Servolex ( 73 )
2003 / D'ici là, Le cercle optique, Lyon, pour les 4 ans du Bleu du ciel, pôle photographique Rhône-Alpes
2005 / Mobile(s), La Conciergerie
2006 / Café du film court, carré 30, Lyon
2007 / Installation, photos et vidéo( indiv. ), Artothèque Chambéry
2008 / Spame-moi, La Conciergerie
2009/2010 / Atteinte au corps, L' Antichambre Chambéry
2011 / Participation à la Docks art fair Lyon, stand de  L' Antichambre ( coulisses )

Exposition en projet

2013 /  Dés-tresse et délacé treize, à l' Ecomusée de la tresse et du lacet, la Terrasse-sur-Dorlay (dans le Pilat, non loin de Pélussin ) , commissariat Yves Sabourin.

Vernissage samedi 6 Juillet ( l'expo dure 4 mois ).

Une cinquantaine d'artistes ont été invités à intégrer tresse, lacet, croquet - produits sur les lieux par des petites machines entièrement en bois - chacun dans une oeuvre qui fera partie de la collection du Musée. Cette démarche gracieuse permettra de faire venir un public plus large dans un lieu oublié des institutions.Et l'expo, circulant ici ou là,contribuera à faire connaître cet ancien atelier.

Le projet existe grâce au regard curieux et pétillant d' Yves Sabourin, tombé sous le charme des lieux.

 Parmi les exposants : Philippe Favier, Marie-Ange Guilleminot, Fabrice Hyber, Annette Messager, Catherine Noury, Jean-Michel Othoniel, Françoise Quardon...

Collections


1992 / Musée Niépce
1994 /  Embarcadère Lyon
1997 / Artothèque Chambéry
1997 / Douanes suisses
2007 / Artothèque chambéry
2010 / Musée Niépce


Collections privées


Fortune critique

Elvire Perego (historienne de la photographie ) sur la série rencontres de type AB ( 2006 ), sur l'installation Bienvenu(e)(s) au club !( 2008 )et sur le triptyque photographique jongleur de constellations ( 2013 ).

Jean-Paul Gavard-Perret ( critique d'art et écrivain )sur quelques films courts : Le maître du souffle ( 6mn 15 ), L' amplitude des marées ( 8mn 45 ), Construire un abri ( 8mn 45 ),2011.

Ces textes bientôt introduits dans ce Blog !


Films courts ( sélection )


L' amplitude des marées 2007, Construire un abri 2010,
Le maître du souffle 2011, Il était temps ( 11mn 30 )2012.
le dompteur de neige 2012, Lucien de L à N 2012.


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